10 ans de passif ! Les pionniers témoignent – épisode 1

La Maison Passive fête ses 10 ans ! Pour clôturer cette année anniversaire en beauté, nous vous proposons un feuilleton exceptionnel avec 4 pionniers du passif français. Cette semaine, l’épisode n°1 porte sur le tout premier bâtiment passif de France, à Formerie, en Picardie.

Un feuilleton exceptionnel pour nos 10 ans

Il y a 10 ans, la construction passive était inconnue en France. Seuls quelques avant-gardistes débutaient l’aventure avec un véritable engagement pour construire durablement et s’engager dans une transition énergétique concrète.

Désormais, il faut compter avec le passif. Voie royale pour le positif, compagnon de route des bâtiments bas carbone, champion de la sobriété : le passif est pleinement ancré dans son époque, et tourné vers le futur.

Au cours de 4 épisodes, nos pionniers dévoileront les évolutions qui, selon eux, ont permis au passif de s’implanter fortement dans le paysage constructif français et convaincre chaque jour davantage.

Détails des épisodes :

Le tout premier bâtiment passif français

Le Pionnier : Richard Lefebvre

Premier constructeur de maison passive en France , il a été l’instigateur du projet de Formerie, en 2007. Dirigeant de la société de construction Les Airelles.

J’isole moins les maisons qu’il y a 10 ans ! Je ne revendique pas particulièrement ce caractère de pionnier mais j’éprouve une certaine satisfaction de compter parmi les premiers.

Le bâtiment : Maisons individuelles à Formerie, Picardie (60)

2 maisons de 132 m² habitables avec garage accolé de 20 m², sur près de 600 m² de terrain.

Caractéristiques techniques :

  • Maison Ossature Bois (MOB)
  • 220mm isolation ouate de cellulose (040)+ bois
  • OSB
  • 150 mm Swisspor Luxit EPS 15 Facade
  • Genvex, Combi 185 L
  • Puits canadiens
  • Système compact
  • Collecteurs solaires 5m²
  • Récupération eau de pluie

Retrouvez plus d’information sur la fiche en ligne sur la base de données des bâtiments.

Le témoignage du pionnier

A travers un jeu de questions/réponses avec La Maison Passive, Richard Lefevre nous livre ci-dessous sa vision d’expert.

La Maison Passive : Expliquez-nous ce que ce projet représente ?

Quand on est précurseur dans un domaine, quel qu’il soit, les difficultés, administratives et techniques, sont nombreuses… 

Richard Lefebvre nous explique :

“J’ai dû aller chercher certains fournisseurs en Allemagne ou au Danemark, car certains produits comme le triple vitrage n’existaient pas en France. Une longue préparation et une très forte volonté de mener ce projet ambitieux m’ont permis d’aller jusqu’au bout.”

Il ne regrette pas ce chantier car selon lui, il a permis de lancer sa société et de générer 10 emplois en 10 ans. La Formerie a marqué le départ d’une aventure.

“En tant que pionnier, nous ne bénéficions pas de retour d’expérience et c’est un projet qui a été complexe mais très enrichissant.”

Le bâtiment a également permis de servir de démonstrateur jusqu’en 2008 et de favoriser des commandes. C’est à ce moment que les gens ont commencé à s’intéresser au concept du passif…

Depuis sa livraison, des changements sont-ils intervenus sur le bâtiment ?

L’une des premières améliorations a été de supprimer un des puits canadiens:

Nous ne savions pas que le terrain était construit sur une nappe phréatique. Ce qui a engendré des infiltrations d’eau dans le puits. Au départ, nous avons installé un système de pompe pour évacuer l’eau. Mais au final, cette pompe consommait bien trop d’électricité pour l’usage. J’ai donc décidé de condamné ce puits.”

Par contre, le vitrage est resté en place depuis sa pose. Au rez-de chaussée, un petit radiateur a aussi dû être installé pour compenser un apport de chaleur manquant dans cette espace.

Et les occupants de ces maisons ?

Depuis 2009, il y a eu 6 locataires ou 3 générations de locataires. Richard Lefebvre, qui est également propriétaire des lieux, rapporte leur témoignage :

Ils sont assez satisfaits des maisons et s’adaptent bien au passif. Il faut juste un peu leur expliquer l’entretien de la ventilation. C’est assez simple pour eux d’appréhender le passif par rapport à un bâtiment traditionnel. C’est encourageant pour la suite ! N’importe qui peut bénéficier du passif.”

Que diriez-vous du métier de la construction passive ?

Notre pionnier est convaincu de l’essort du passif en France sur les prochaines années. Entre développement du métier et des équipements, découvrons pourquoi, selon lui, le passif a de beaux jours devant lui :

Aujourd’hui, on a tendance à développer les ossatures en bois et c’est une bonne chose pour le tissu local et le développement des filières annexes. Je dirais ensuite que tous les équipements se sont perfectionnés. Les ventilations ont évolué pour une performance de plus en plus poussée. Entre les VMC et les fenêtres, j’isole moins les maisons qu’il y a 10 ans ! 

Retrouvez la suite de notre feuilleton La Maison Passive, avec au prochain épisode le premier bâtiment passif dans le Sud !

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Le label "BaSE", Bâtiment sobre en énergie

Construire passif, la garantie d'un bâti de qualité.

Concevoir et construire un bâtiment passif est un objectif ambitieux. Voilà pourquoi la certification Bâtiment Passif a évolué pour inclure le label BaSE (Bâtiment Sobre en Énergie).

Valoriser l'utilisation des énergies renouvelables

Ce label a été pensé pour récompenser les efforts de toutes les équipes ayant collaboré au projet et pour saluer la performance énergétique du bâtiment certifié.
Il reprend les bases de la certification passive, mais assouplie :

  • Le besoin de chauffage doit être inférieur à 30 kWh d’énergie utile par m² de surface de référence énergétique et par an (contre 15, en Bâtiment Passif)
  • Une perméabilité à l’air de l’enveloppe mesurée sous 50 Pascals de différence de pression inférieure ou égale à 1 par heure (contre 0,6 en Bâtiment Passif)
  • Les autres critères restent identiques.

Le label "bâtiment passif premium"

La première maison passive Premium de France © Jean-Louis Bidart

À l’aube de la transition énergétique, la certification Bâtiment Passif a évolué pour accueillir deux nouvelles catégories, Plus et Premium, axées sur l’utilisation des énergies renouvelables. Elles valorisent les constructions ayant fait le choix d’être productrices d’énergie.

Valoriser l'utilisation des énergies renouvelables

La catégorie « Bâtiment Passif Premium» est la plus exigeante de toutes : elle récompense les bâtiments générant au moins 120 kWh/(m²a) d’énergie par rapport à l’emprise au sol du bâtiment.

Il devra également justifier du respect des 4 critères de base du passif :

  • Un besoin de chauffage inférieur à 15 kWh d’énergie utile par m² de surface de référence énergétique et par an
  • Une consommation totale en énergie primaire (tous usages, électroménager inclus) inférieure à 120 kWh par m² de surface de référence énergétique par an
  • Une perméabilité à l’air de l’enveloppe mesurée sous 50 Pascals de différence de pression inférieure ou égale à 0,6 par heure
  • Une fréquence de surchauffe intérieure (> à 25°C) inférieure à 10 % des heures de l’année.

Le label "bâtiment passif plus"

La première maison passive Plus de France

À l’aube de la transition énergétique, la certification Bâtiment Passif a évolué pour accueillir deux nouvelles catégories, Plus et Premium, axées sur l’utilisation des énergies renouvelables. Elles valorisent les constructions ayant fait le choix d’être productrices d’énergie.

Valoriser l'utilisation des énergies renouvelables

Dans la catégorie « Bâtiment Passif Plus », le bâtiment devra générer au moins 60 kWh/(m²a) d’énergie par rapport à l’emprise au sol du bâtiment.

Il devra également justifier du respect des 4 critères de base du passif :

  • Un besoin de chauffage inférieur à 15 kWh d’énergie utile par m² de surface de référence énergétique et par an
  • Une consommation totale en énergie primaire (tous usages, électroménager inclus) inférieure à 120 kWh par m² de surface de référence énergétique par an
  • Une perméabilité à l’air de l’enveloppe mesurée sous 50 Pascals de différence de pression inférieure ou égale à 0,6 par heure
  • Une fréquence de surchauffe intérieure (> à 25°C) inférieure à 10 % des heures de l’année.