La construction passive au secours de New York

Le maire de New York, Bill de Blasio, a dévoilé son plan visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de Manhattan d’ici à 2050. Pour ce faire, il s’appuie sur le standard passif comme norme pour toute nouvelle construction mais également les rénovations à venir.

UNE VILLE, CONSTRUITE POUR DURER

 

Le plan de Bill de Blasio s’intitule “One City : Built to Last”, qu’on pourrait traduire par “Une ville, construite pour durer”. La volonté d’opter pour le développement durable transparaît dès le titre.
Ce plan, un document PDF d’un peu plus de 110 pages, consultable ici (lien en anglais), tire le bilan suivant : l’énergie utilisée pour les bâtiments new-yorkais est responsable aux trois quarts de la contribution de Manhattan au réchauffement climatique.
La solution trouvée est donc toute logique : opter pour des bâtiments et des constructions ayant des émissions de gaz à effet de serre minimes, voire inexistantes.
Ce plan a un objectif immédiat, qui est de réduire à hauteur de 35 % les émissions de CO2 dans toute la ville pour 2025, et, à plus long terme, atteindre les 80 % de réduction d’ici à 2050. Il s’agit de transformer tous les bâtiments de New York pour en faire une ville au très faible bilan carbone.

Le rapport décrit en détail la ligne de conduite à adopter afin de tenir ces objectifs ambitieux : « Dans l’ensemble, New York doit réduire sa consommation d’énergie dans tous les secteurs de la construction d’au moins 60 % par rapport (basé sur la consommation de 2005) et opter pour des sources d’énergies renouvelables ».
Pour ce faire, le document indique que New York envisage « la construction passive, aux émissions de carbone nulles », ou des « « bâtiments à énergie quasi-nulle ».



Ce plan de métamorphose urbaine est décrit comme allant bien au-delà de la réduction des gaz à effet de serre. « Il s’agit d’un plan d’abordabilité, de développement économique et de santé publique », affirme Bill de Blasio, le maire, qui veut tout mettre en œuvre pour une ville plus saine, plus économiquement dynamique et durable pour tous ses habitants.

LE STANDARD IDÉAL POUR CE DÉFI

Construire au standard passif permet de réduire le besoin énergétique d’une maison d’au moins 90% par rapport à une construction traditionnelle. Cette réduction est obtenue grâce à une isolation renforcée, une étanchéité à l’air travaillée, une conception permettant d’utiliser efficacement l’apport solaire passif et une récupération de la chaleur produite par les habitants et l’électroménager.

Ce type de construction est encore peu courant aux États-Unis mais l’état de New York fait office d’avant-gardiste en comptant 4 maisons individuelles passives sorties de terre ces dernières années : une maison à Claverack, qui a été la première construction certifiée passive de l’état de New York ; une maison passive en bois construite en 2012 et une construction similaire, une maison passive en bois sortie de terre en 2014.
La ville de New York compte également deux rénovation de maisons “brownstone”, typiques de la ville : celle d’un brownstone datant des années 1900 et la seconde, primée aux Passive House Awards de 2014, un brownstone de Brooklyn.

« Le plan du maire est un tournant décisif », affirme Ken Levenson, président de New York Maison Passive, l’association locale affiliée au Passivhaus Institut. « Non seulement, il consolide l’influence dont dispose la ville de New York en matière de développement durable, mais il est clair que nous pouvons réussir à endiguer la crise climatique avec ces standards avancés, comme le passif, qui sont réalisables aujourd’hui. »

Parce que les bâtiments existants devraient durer bien au-delà 2050, le rapport stipule que «  accroître l’efficacité énergétique des bâtiments existants par la rénovation, en plus de la nouvelle construction, est l’étape la plus importante que nous pouvons prendre pour faire de considérables réductions CO2. »

Dans le cadre du plan, le maire propose d’investir dans des projets à forte valeur ajoutée dans quelques 150 à 200 bâtiments municipaux par an, pour les dix prochaines années. La ville prévoit que cet investissement incitera le secteur privé à se lancer dans la construction basse énergie à grande échelle, de sa propre initiative.

LA FIN DU SMOG NEW-YORKAIS ?

Le smog, ce mot-valise utilisé pour décrire le Londres brumeux de la période industrielle, était un cliché des rues de New York également. Ce brouillard composé de résidus de la combustion de combustibles fossiles fait souvent disparaître la cime des gratte-ciels de Manhattan. La mise en œuvre de ce plan de construction et rénovation durable sonnera le glas de ce cliché new-yorkais.

À l’instar de Francfort, Aix-la-Chapelle et Bruxelles qui ont adopté la construction passive comme réglementation thermique à l’échelle de la ville, New York sera la première ville nord-américaine à adopter une ligne de conduire similaire, avec ce même objectif de développement durable.

Cette initiative permettra de créer 3 500 emplois dans le secteur de la construction et des centaines d’autres emplois annexe dans l’industrie du bâtiment.
Appliqué sur une période de dix ans, ce rapport devrait générer 8,5 milliards de dollars en cumulant des économies de coûts ; des fonds qui pourront être réinvestis dans le budget de la ville.

Plus d’informations dans le rapport « One City : Built to Last » en cliquant ici (lien en anglais).

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Le label "BaSE", Bâtiment sobre en énergie

Construire passif, la garantie d'un bâti de qualité.

Concevoir et construire un bâtiment passif est un objectif ambitieux. Voilà pourquoi la certification Bâtiment Passif a évolué pour inclure le label BaSE (Bâtiment Sobre en Énergie).

Valoriser l'utilisation des énergies renouvelables

Ce label a été pensé pour récompenser les efforts de toutes les équipes ayant collaboré au projet et pour saluer la performance énergétique du bâtiment certifié.
Il reprend les bases de la certification passive, mais assouplie :

  • Le besoin de chauffage doit être inférieur à 30 kWh d’énergie utile par m² de surface de référence énergétique et par an (contre 15, en Bâtiment Passif)
  • Une perméabilité à l’air de l’enveloppe mesurée sous 50 Pascals de différence de pression inférieure ou égale à 1 par heure (contre 0,6 en Bâtiment Passif)
  • Les autres critères restent identiques.

Le label "bâtiment passif premium"

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À l’aube de la transition énergétique, la certification Bâtiment Passif a évolué pour accueillir deux nouvelles catégories, Plus et Premium, axées sur l’utilisation des énergies renouvelables. Elles valorisent les constructions ayant fait le choix d’être productrices d’énergie.

Valoriser l'utilisation des énergies renouvelables

La catégorie « Bâtiment Passif Premium» est la plus exigeante de toutes : elle récompense les bâtiments générant au moins 120 kWh/(m²a) d’énergie par rapport à l’emprise au sol du bâtiment.

Il devra également justifier du respect des 4 critères de base du passif :

  • Un besoin de chauffage inférieur à 15 kWh d’énergie utile par m² de surface de référence énergétique et par an
  • Une consommation totale en énergie primaire (tous usages, électroménager inclus) inférieure à 120 kWh par m² de surface de référence énergétique par an
  • Une perméabilité à l’air de l’enveloppe mesurée sous 50 Pascals de différence de pression inférieure ou égale à 0,6 par heure
  • Une fréquence de surchauffe intérieure (> à 25°C) inférieure à 10 % des heures de l’année.

Le label "bâtiment passif plus"

La première maison passive Plus de France

À l’aube de la transition énergétique, la certification Bâtiment Passif a évolué pour accueillir deux nouvelles catégories, Plus et Premium, axées sur l’utilisation des énergies renouvelables. Elles valorisent les constructions ayant fait le choix d’être productrices d’énergie.

Valoriser l'utilisation des énergies renouvelables

Dans la catégorie « Bâtiment Passif Plus », le bâtiment devra générer au moins 60 kWh/(m²a) d’énergie par rapport à l’emprise au sol du bâtiment.

Il devra également justifier du respect des 4 critères de base du passif :

  • Un besoin de chauffage inférieur à 15 kWh d’énergie utile par m² de surface de référence énergétique et par an
  • Une consommation totale en énergie primaire (tous usages, électroménager inclus) inférieure à 120 kWh par m² de surface de référence énergétique par an
  • Une perméabilité à l’air de l’enveloppe mesurée sous 50 Pascals de différence de pression inférieure ou égale à 0,6 par heure
  • Une fréquence de surchauffe intérieure (> à 25°C) inférieure à 10 % des heures de l’année.