Confort d’été : les atouts des bâtiments passifs face à la chaleur

Alors que les prévisions de Météo-France pour cet été augurent déjà de nouveaux records de température, le moment est venu rappeler combien le passif permet de concevoir des projets résilients face à la chaleur. Cap sur le confort d’été !

Les probabilités de scénarios de températures de Météo-France pour cet été sont tombées. Et les chiffres sont alarmants : il faut s’attendre à ce que les mois de mai, juin et juillet soient 50 % plus chauds que les normales de saison. Un chiffre qui grimpe à 70 % pour le bassin méditerranéen. Face à de telles prévisions, que peut bien faire le passif ?

Des projets résilients face à la chaleur

L’une des principales idées reçues sur les bâtiments passifs est qu’il y ferait trop chaud l’été. En effet, le passif est a priori un concept conçu pour optimiser les apports en chaleur et empêcher toute déperdition. Quid, alors, de la période estivale, pendant laquelle l’objectif est précisément de garder la fraîcheur ? Les principes d’étanchéité à l’air et d’isolation renforcée – piliers du passif –, n’entraînent-ils pas des épisodes de surchauffe ?

Eh bien non. Les projets passifs sont même plus frais que les constructions traditionnelles. On le mesure notamment grâce à ce que l’on appelle la « constante de temps ». C’est un indice utilisé pour caractériser la réaction d’un bâtiment face aux variations de température ; autrement dit, pour calculer la durée pendant laquelle la température intérieure va rester fraîche l’été en dépit de la chaleur qu’il fait dehors. Elle se calcule en faisant le produit de l’isolation globale avec l’inertie du projet. Plus cette constante est faible, plus le bâtiment sera « nerveux » et donc réactif ; plus elle est forte, plus le projet se comportera comme un paquebot résilient face aux changements de température extérieure.

Pour aller plus loin, visionnez gratuitement le replay du webinaire “Les bâtiments passifs et leur confort d’été” présenté par Clément Castel et Franck Janin.

En passif, on cherche à optimiser cette constante de temps, en privilégiant des matériaux à forte inertie, capables de stocker de la fraîcheur pour la restituer en journée, en choisissant des vitrages performants, ainsi qu’en dessinant des édifices aussi compacts que possible. « Optimiser », car les principes du passif – une enveloppe bien isolée, une étanchéité à l’air excellente, ou encore la mise en place d’une VMC double-flux –, contribuent déjà à faire de ces bâtiments des candidats idéaux au confort d’été. Explications.

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© Weber

UNE ENVELOPPE FORTEMENT ISOLÉE

Les projets passifs ont une isolation deux à trois fois plus performante que ne l’exige la réglementation actuelle. Or, on imagine souvent que plus un projet est isolé, plus il est sujet aux surchauffes. En vérité, cette enveloppe crée une coupure thermique franche entre l’intérieur et l’extérieur, comme une barrière. Si, l’hiver, elle permet de limiter les déperditions thermiques, l’été, c’est l’inverse : elle protège les volumes intérieurs de la propagation de la chaleur. Attention : la notion de déphasage thermique, symbolisant le temps que met la chaleur pour traverser un matériau, est très importante pour optimiser l’enveloppe pour le confort d’été.

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© Pro Clima

UNE ÉTANCHÉITÉ À L'AIR IRRÉPROCHABLE

Les bâtiments passifs sont très étanches (n50 inférieur à 0,6/h sous 50 Pa en neuf, à 1,0/h en rénovation). Par définition, cette excellente étanchéité à l’air limite les infiltrations parasites d’air chaud à l’intérieur de l’enveloppe et contribue donc au maintien d’une température fraîche pendant l’été.

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© DR

UNE VENTILATION CONTINUE À ÉCHANGEUR DE CHALEUR

En été, le principe de la VMC double-flux s’inverse. Elle fonctionne alors comme un système de refroidissement : la fraîcheur de l’air intérieur sortant est utilisée pour refroidir l’air extérieur entrant avant que celui-ci ne pénètre dans le bâtiment. La nuit, la VMC contribue à décharger le bâtiment de ses calories, surtout si elle est équipée d’une fonctionnalité « Bypass ». Attention : son efficacité reste cependant bien moindre que celle de la surventilation nocturne.

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© K-Line

DES PROTECTIONS SOLAIRES EXTÉRIEURES

Les bâtiments passifs étant très généralement conçus selon des principes bioclimatiques, il est nécessaire de protéger leurs fenêtres du soleil quand vient l’été (en effet, une baie de 3,5 mètres carrés orientée au sud équivaut environ à un radiateur de 1 000 watts !). Pour cela, on utilise impérativement des protections solaires extérieures : une fois que la chaleur est rentrée, le mal est fait. Ces protections peuvent prendre différentes formes : végétation à feuilles caduques, casquettes, auvents, volets, stores en toile ou encore les fameux brise-soleils orientables qui ont l’avantage de préserver les vues vers le paysage.

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© DR

UN PUITS CANADIEN ?

Dans les régions où les températures sont les plus élevées, un puits canadien peut être installé pour rafraîchir encore davantage l’air intérieur (2°C en moyenne). Concrètement, il s’agit d’utiliser la température constante du sol pour préchauffer ou pré-refroidir l’air neuf de la VMC du bâtiment. Il existe deux types de puits canadiens : aéraulique et hydraulique. Le premier fait circuler l’air directement dans des conduits enterrés ; le second utilise de l’eau dite « glycolée » comme fluide qui transmet sa température à l’air neuf via un échangeur de chaleur.

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Le label "BaSE", Bâtiment sobre en énergie

Construire passif, la garantie d'un bâti de qualité.

Concevoir et construire un bâtiment passif est un objectif ambitieux. Voilà pourquoi la certification Bâtiment Passif a évolué pour inclure le label BaSE (Bâtiment Sobre en Énergie).

Valoriser l'utilisation des énergies renouvelables

Ce label a été pensé pour récompenser les efforts de toutes les équipes ayant collaboré au projet et pour saluer la performance énergétique du bâtiment certifié.
Il reprend les bases de la certification passive, mais assouplie :

  • Le besoin de chauffage doit être inférieur à 30 kWh d’énergie utile par m² de surface de référence énergétique et par an (contre 15, en Bâtiment Passif)
  • Une perméabilité à l’air de l’enveloppe mesurée sous 50 Pascals de différence de pression inférieure ou égale à 1 par heure (contre 0,6 en Bâtiment Passif)
  • Les autres critères restent identiques.

Le label "bâtiment passif premium"

La première maison passive Premium de France © Jean-Louis Bidart

À l’aube de la transition énergétique, la certification Bâtiment Passif a évolué pour accueillir deux nouvelles catégories, Plus et Premium, axées sur l’utilisation des énergies renouvelables. Elles valorisent les constructions ayant fait le choix d’être productrices d’énergie.

Valoriser l'utilisation des énergies renouvelables

La catégorie « Bâtiment Passif Premium» est la plus exigeante de toutes : elle récompense les bâtiments générant au moins 120 kWh/(m²a) d’énergie par rapport à l’emprise au sol du bâtiment.

Il devra également justifier du respect des 4 critères de base du passif :

  • Un besoin de chauffage inférieur à 15 kWh d’énergie utile par m² de surface de référence énergétique et par an
  • Une consommation totale en énergie primaire (tous usages, électroménager inclus) inférieure à 120 kWh par m² de surface de référence énergétique par an
  • Une perméabilité à l’air de l’enveloppe mesurée sous 50 Pascals de différence de pression inférieure ou égale à 0,6 par heure
  • Une fréquence de surchauffe intérieure (> à 25°C) inférieure à 10 % des heures de l’année.

Le label "bâtiment passif plus"

La première maison passive Plus de France

À l’aube de la transition énergétique, la certification Bâtiment Passif a évolué pour accueillir deux nouvelles catégories, Plus et Premium, axées sur l’utilisation des énergies renouvelables. Elles valorisent les constructions ayant fait le choix d’être productrices d’énergie.

Valoriser l'utilisation des énergies renouvelables

Dans la catégorie « Bâtiment Passif Plus », le bâtiment devra générer au moins 60 kWh/(m²a) d’énergie par rapport à l’emprise au sol du bâtiment.

Il devra également justifier du respect des 4 critères de base du passif :

  • Un besoin de chauffage inférieur à 15 kWh d’énergie utile par m² de surface de référence énergétique et par an
  • Une consommation totale en énergie primaire (tous usages, électroménager inclus) inférieure à 120 kWh par m² de surface de référence énergétique par an
  • Une perméabilité à l’air de l’enveloppe mesurée sous 50 Pascals de différence de pression inférieure ou égale à 0,6 par heure
  • Une fréquence de surchauffe intérieure (> à 25°C) inférieure à 10 % des heures de l’année.