Réponse des auteurs à l’article du Monde des 8 et 9 septembre : “La Bataille du radiateur”

La bataille du radiateur est-elle la bonne bataille ?

En se focalisant sur le choix entre le radiateur gaz et le radiateur électrique comme enjeu de la nouvelle réglementation environnementale (RE 2020) qui concerne le logement neuf, on oublie aisément le véritable enjeu qui est l’efficacité énergétique des bâtiments.

Nous sommes capables en France de construire des logements qui consomment réellement moins de 15 kWh par m² habitable pour le chauffage, soit 3 à 4 fois moins que les logements standards construits avec la RT 2012. Ce sont des bâtiments bioclimatiques respectant le standard passif : bien conçus, bien construits et bien utilisés, avec une récupération de tous les apports internes et solaires, une isolation renforcée, une réelle étanchéité à l’air et une capacité de gérer les surchauffes solaires.

Plusieurs milliers de logements passifs existent aujourd’hui en France qui dépensent réellement moins de 100 € par an pour leur chauffage (cf. le site www.lamaisonpassive.fr). Dans la maison individuelle, les constructions passives permettent d’éradiquer complètement les énergies fossiles, un ou deux sèche-serviettes suffisent pour assurer l’appoint de chauffage nécessaire (cf. Maisons Individuelles Passives, éditions Le Moniteur, 2019) ; dans le collectif, une seule chaudière gaz individuelle est nécessaire pour assurer le chauffage de 20 logements, soit 1 000 watts par logement (cf. Nouvelles Architectures Ecologiques, Le Moniteur, 2016). De plus le bâtiment passif assure un confort inégalé en évitant les circulations d’air chaud et froid dans les bâtiments et améliore la qualité de l’air intérieur grâce aux filtres de la ventilation double flux (cf. Bâtiments passifs Tertiaires, éditions Le Moniteur, 2018).

Une stratégie énergétique durable (que les suisses appellent la société à 2 000 watts) devrait s’appuyer sur ces pionniers de l’efficacité énergétique réelle plutôt que sur les grands fournisseurs d’énergie.

Cela impliquerait d’en finir avec une politique de l’offre, certes régulée mais toujours prédominante dans les modes de décision, de développer une politique industrielle et de formation pour enfin maîtriser la ventilation (double flux), le renouvellement d’air et les ponts thermiques (perte d’étanchéité à l’air). Ceci devrait sans doute s’accompagner de techniques de financement des logements intégrant dans le plan de financement les économies futures, comme le suggérait Alain Maugard il y a quelques années, sans oublier l’usage par les professionnels d’un moteur de calcul fiable (cf. le site de la Scop Fiabitat qui montre les carences du moteur de calcul réglementaire, non prédictif mais utilisé comme tel par les décideurs).

Catherine Charlot-Valdieu et Philippe Outrequin, auteurs des trois ouvrages cités

Contacts : outrequin.philippe@gmail.com ; 06 46 21 58 82

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Le label "BaSE", Bâtiment sobre en énergie

Construire passif, la garantie d'un bâti de qualité.

Concevoir et construire un bâtiment passif est un objectif ambitieux. Voilà pourquoi la certification Bâtiment Passif a évolué pour inclure le label BaSE (Bâtiment Sobre en Énergie).

Valoriser l'utilisation des énergies renouvelables

Ce label a été pensé pour récompenser les efforts de toutes les équipes ayant collaboré au projet et pour saluer la performance énergétique du bâtiment certifié.
Il reprend les bases de la certification passive, mais assouplie :

  • Le besoin de chauffage doit être inférieur à 30 kWh d’énergie utile par m² de surface de référence énergétique et par an (contre 15, en Bâtiment Passif)
  • Une perméabilité à l’air de l’enveloppe mesurée sous 50 Pascals de différence de pression inférieure ou égale à 1 par heure (contre 0,6 en Bâtiment Passif)
  • Les autres critères restent identiques.

Le label "bâtiment passif premium"

La première maison passive Premium de France © Jean-Louis Bidart

À l’aube de la transition énergétique, la certification Bâtiment Passif a évolué pour accueillir deux nouvelles catégories, Plus et Premium, axées sur l’utilisation des énergies renouvelables. Elles valorisent les constructions ayant fait le choix d’être productrices d’énergie.

Valoriser l'utilisation des énergies renouvelables

La catégorie « Bâtiment Passif Premium» est la plus exigeante de toutes : elle récompense les bâtiments générant au moins 120 kWh/(m²a) d’énergie par rapport à l’emprise au sol du bâtiment.

Il devra également justifier du respect des 4 critères de base du passif :

  • Un besoin de chauffage inférieur à 15 kWh d’énergie utile par m² de surface de référence énergétique et par an
  • Une consommation totale en énergie primaire (tous usages, électroménager inclus) inférieure à 120 kWh par m² de surface de référence énergétique par an
  • Une perméabilité à l’air de l’enveloppe mesurée sous 50 Pascals de différence de pression inférieure ou égale à 0,6 par heure
  • Une fréquence de surchauffe intérieure (> à 25°C) inférieure à 10 % des heures de l’année.

Le label "bâtiment passif plus"

La première maison passive Plus de France

À l’aube de la transition énergétique, la certification Bâtiment Passif a évolué pour accueillir deux nouvelles catégories, Plus et Premium, axées sur l’utilisation des énergies renouvelables. Elles valorisent les constructions ayant fait le choix d’être productrices d’énergie.

Valoriser l'utilisation des énergies renouvelables

Dans la catégorie « Bâtiment Passif Plus », le bâtiment devra générer au moins 60 kWh/(m²a) d’énergie par rapport à l’emprise au sol du bâtiment.

Il devra également justifier du respect des 4 critères de base du passif :

  • Un besoin de chauffage inférieur à 15 kWh d’énergie utile par m² de surface de référence énergétique et par an
  • Une consommation totale en énergie primaire (tous usages, électroménager inclus) inférieure à 120 kWh par m² de surface de référence énergétique par an
  • Une perméabilité à l’air de l’enveloppe mesurée sous 50 Pascals de différence de pression inférieure ou égale à 0,6 par heure
  • Une fréquence de surchauffe intérieure (> à 25°C) inférieure à 10 % des heures de l’année.