Centrale de traitement d’air en passif : 3 questions à Camille Sifferlen, architecte

Qui dit passif dit aussi ventilation continue avec récupération de calories sur l’air extrait et donc centrale de traitement d’air. Comment choisir sa VMC double-flux ? Où l’installer ? Comment gérer les réseaux de gaines. Camille Sifferlen, architecte et fondatrice de l’agence de conseils Passiv’Optim livre ses recommandations sur le sujet. Rencontre. 

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Centrale de traitement d’air (CTA) : où l’installer ?

Plusieurs solutions existent et varient en fonction du projet. La CTA est souvent installée dans un local technique isolé, à l’intérieur du volume chauffé. Pour les petites surfaces à rénover, comme un appartement par exemple, il existe aussi des modèles plats pouvant être intégrés dans un caisson mural ou dans le faux-plafond. Dans le cas de bâtiments tertiaires, certains systèmes sont aussi parfois placés à l’extérieur ; il vaut mieux néanmoins qu’ils soient abrités. Enfin, la CTA peut trouver place dans les combles. Attention toutefois : comme dit l’adage, « loin des yeux, loin du cœur » et il ne faudrait pas en venir à oublier de l’entretenir (changer les filtres) en la reléguant dans un coin reculé du bâtiment. Par ailleurs, son emplacement dépend d’autres critères : ainsi, il est préférable de lui accorder une position centrale mais proche d’un mur extérieur pour limiter la longueur des conduits, en particulier ceux d’air neuf et d’air rejeté. Le bruit est également un facteur important : mieux vaut privilégier un local isolé phoniquement des pièces de vie.

Selon quels critères la choisir ? 

En premier lieu, il faut bien vérifier que la CTA choisie couvre la demande de ventilation du bâtiment, qu’elle n’est pas trop petite ou au contraire surdimensionnée. Ensuite, il faut considérer le rendement de l’échangeur de chaleur, qui doit être le plus élevé possible. Il existe plusieurs façons de calculer ce rendement ; le Passivhaus Institut (PHI) et la norme française le calculent différemment. En général le résultat est moins flatteur selon les calculs du PHI mais plus représentatif de l’efficacité réelle de l’échangeur.

En toute logique, il est aussi important que la consommation électrique des ventilateurs soit faible pour qu’en fin de mois, la facture électrique soit moins élevée. De plus, en été, l’air sera plus agréable car moins chauffé par le ventilateur lui-même. Enfin, bien faire attention au niveau sonore de la CTA, à ses dimensions…

Quid du réseau de gaines ?

Comme les autres réseaux, il doit être pris en compte dès la phase de conception du projet. La plupart du temps, il peut prendre deux formes différentes : en pieuvre ou en branches. Dans le système en pieuvre, plus courant dans les maisons individuelles, chaque point de distribution d’air est raccordé à un caisson de répartition relié à la CTA. Le modèle en branches est plutôt réservé aux bâtiments de grande échelle. Ici, plusieurs bouches sont raccordées sur un même conduit, en acier galvanisé, dont le diamètre se réduit en s’éloignant de la CTA au fur et à mesure que l’air est distribué. Dans tous les cas, il est important que ce réseau soit étanche à l’air et le plus court, le plus lisse à l’intérieur et le plus rectiligne (sans coudes) possible afin de préserver le débit d’air et de limiter les pertes de charge. En termes d’intégration, les gaines peuvent être dissimulées dans un faux-plafond, dans les cloisons voire dans le plancher. Pour cultiver une esthétique industrielle, d’aucuns choisissent de les laisser apparentes. En Allemagne, certains fabricants proposent même des gaines habillées de fausses moulures pour les rénovations.

Centrale de traitement d'air

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Le label "BaSE", Bâtiment sobre en énergie

Construire passif, la garantie d'un bâti de qualité.

Concevoir et construire un bâtiment passif est un objectif ambitieux. Voilà pourquoi la certification Bâtiment Passif a évolué pour inclure le label BaSE (Bâtiment Sobre en Énergie).

Valoriser l'utilisation des énergies renouvelables

Ce label a été pensé pour récompenser les efforts de toutes les équipes ayant collaboré au projet et pour saluer la performance énergétique du bâtiment certifié.
Il reprend les bases de la certification passive, mais assouplie :

  • Le besoin de chauffage doit être inférieur à 30 kWh d’énergie utile par m² de surface de référence énergétique et par an (contre 15, en Bâtiment Passif)
  • Une perméabilité à l’air de l’enveloppe mesurée sous 50 Pascals de différence de pression inférieure ou égale à 1 par heure (contre 0,6 en Bâtiment Passif)
  • Les autres critères restent identiques.

Le label "bâtiment passif premium"

La première maison passive Premium de France © Jean-Louis Bidart

À l’aube de la transition énergétique, la certification Bâtiment Passif a évolué pour accueillir deux nouvelles catégories, Plus et Premium, axées sur l’utilisation des énergies renouvelables. Elles valorisent les constructions ayant fait le choix d’être productrices d’énergie.

Valoriser l'utilisation des énergies renouvelables

La catégorie « Bâtiment Passif Premium» est la plus exigeante de toutes : elle récompense les bâtiments générant au moins 120 kWh/(m²a) d’énergie par rapport à l’emprise au sol du bâtiment.

Il devra également justifier du respect des 4 critères de base du passif :

  • Un besoin de chauffage inférieur à 15 kWh d’énergie utile par m² de surface de référence énergétique et par an
  • Une consommation totale en énergie primaire (tous usages, électroménager inclus) inférieure à 120 kWh par m² de surface de référence énergétique par an
  • Une perméabilité à l’air de l’enveloppe mesurée sous 50 Pascals de différence de pression inférieure ou égale à 0,6 par heure
  • Une fréquence de surchauffe intérieure (> à 25°C) inférieure à 10 % des heures de l’année.

Le label "bâtiment passif plus"

La première maison passive Plus de France

À l’aube de la transition énergétique, la certification Bâtiment Passif a évolué pour accueillir deux nouvelles catégories, Plus et Premium, axées sur l’utilisation des énergies renouvelables. Elles valorisent les constructions ayant fait le choix d’être productrices d’énergie.

Valoriser l'utilisation des énergies renouvelables

Dans la catégorie « Bâtiment Passif Plus », le bâtiment devra générer au moins 60 kWh/(m²a) d’énergie par rapport à l’emprise au sol du bâtiment.

Il devra également justifier du respect des 4 critères de base du passif :

  • Un besoin de chauffage inférieur à 15 kWh d’énergie utile par m² de surface de référence énergétique et par an
  • Une consommation totale en énergie primaire (tous usages, électroménager inclus) inférieure à 120 kWh par m² de surface de référence énergétique par an
  • Une perméabilité à l’air de l’enveloppe mesurée sous 50 Pascals de différence de pression inférieure ou égale à 0,6 par heure
  • Une fréquence de surchauffe intérieure (> à 25°C) inférieure à 10 % des heures de l’année.