Qui dit passif dit aussi ventilation continue avec récupération de calories sur l’air extrait et donc centrale de traitement d’air. Comment choisir sa VMC double-flux ? Où l’installer ? Comment gérer les réseaux de gaines. Camille Sifferlen, architecte et fondatrice de l’agence de conseils Passiv’Optim livre ses recommandations sur le sujet. Rencontre.
Centrale de traitement d’air (CTA) : où l’installer ?
Plusieurs solutions existent et varient en fonction du projet. La CTA est souvent installée dans un local technique isolé, à l’intérieur du volume chauffé. Pour les petites surfaces à rénover, comme un appartement par exemple, il existe aussi des modèles plats pouvant être intégrés dans un caisson mural ou dans le faux-plafond. Dans le cas de bâtiments tertiaires, certains systèmes sont aussi parfois placés à l’extérieur ; il vaut mieux néanmoins qu’ils soient abrités. Enfin, la CTA peut trouver place dans les combles. Attention toutefois : comme dit l’adage, « loin des yeux, loin du cœur » et il ne faudrait pas en venir à oublier de l’entretenir (changer les filtres) en la reléguant dans un coin reculé du bâtiment. Par ailleurs, son emplacement dépend d’autres critères : ainsi, il est préférable de lui accorder une position centrale mais proche d’un mur extérieur pour limiter la longueur des conduits, en particulier ceux d’air neuf et d’air rejeté. Le bruit est également un facteur important : mieux vaut privilégier un local isolé phoniquement des pièces de vie.
Selon quels critères la choisir ?
En premier lieu, il faut bien vérifier que la CTA choisie couvre la demande de ventilation du bâtiment, qu’elle n’est pas trop petite ou au contraire surdimensionnée. Ensuite, il faut considérer le rendement de l’échangeur de chaleur, qui doit être le plus élevé possible. Il existe plusieurs façons de calculer ce rendement ; le Passivhaus Institut (PHI) et la norme française le calculent différemment. En général le résultat est moins flatteur selon les calculs du PHI mais plus représentatif de l’efficacité réelle de l’échangeur.
En toute logique, il est aussi important que la consommation électrique des ventilateurs soit faible pour qu’en fin de mois, la facture électrique soit moins élevée. De plus, en été, l’air sera plus agréable car moins chauffé par le ventilateur lui-même. Enfin, bien faire attention au niveau sonore de la CTA, à ses dimensions…
Quid du réseau de gaines ?
Comme les autres réseaux, il doit être pris en compte dès la phase de conception du projet. La plupart du temps, il peut prendre deux formes différentes : en pieuvre ou en branches. Dans le système en pieuvre, plus courant dans les maisons individuelles, chaque point de distribution d’air est raccordé à un caisson de répartition relié à la CTA. Le modèle en branches est plutôt réservé aux bâtiments de grande échelle. Ici, plusieurs bouches sont raccordées sur un même conduit, en acier galvanisé, dont le diamètre se réduit en s’éloignant de la CTA au fur et à mesure que l’air est distribué. Dans tous les cas, il est important que ce réseau soit étanche à l’air et le plus court, le plus lisse à l’intérieur et le plus rectiligne (sans coudes) possible afin de préserver le débit d’air et de limiter les pertes de charge. En termes d’intégration, les gaines peuvent être dissimulées dans un faux-plafond, dans les cloisons voire dans le plancher. Pour cultiver une esthétique industrielle, d’aucuns choisissent de les laisser apparentes. En Allemagne, certains fabricants proposent même des gaines habillées de fausses moulures pour les rénovations.