Cela ne fait que quatre ans que la première tour passive est sortie de terre et pourtant les projets de grande hauteur de conception passive fleurissent tout autour du globe. Tour d’horizon de ces projets ambitieux.
La tour Raiffeisen (RWH.2)
La plus emblématique et pionnière du genre est la tour Raiffeisen, à Vienne. Bâtie en 2012 et haute de 20 étages, elle a longtemps été le plus haut bâtiment passif au monde, et la prouesse de conception a été saluée par la labellisation passive. Haute de 78 m, elle accueille près de 900 employés sur 20 000 m². L’inertie de son ossature béton participe activement tant au refroidissement qu’au réchauffement du bâtiment.
Érigée sur la rive du Danube, le bâtiment profite des eaux de cette rivière pour refroidir son installation informatique et sa toiture parée de panneaux photovoltaïque aide à réduire sa consommation de 50 % par rapport à un bâtiment de bureaux traditionnel.
Cornell Tech
La résidence pour étudiants de Cornell Tech est un projet en cours de finition et qui fait beaucoup parler de lui depuis le début du chantier. Situé sur l’île Roosevelt, entre Manhattan et le Queens, le projet s’engouffre dans la brèche entamée par Bill de Blasio, maire de New York, militant pour la construction passive obligatoire à New York. Haute de 82 mètres et devenant ainsi l’une des deux plus hautes tours passives du monde, elle accueillera 350 étudiants ainsi que du personnel de l’université, répartis sur 26 étages. Pour atteindre les critères du passif, les architectes ont rusé de solutions pour ménager durabilité et surface d’habitation. Ainsi, la façade est constituée de panneaux de métal préfabriqués, jouant le rôle de “manteau” isolant de la structure. Quant à la façade sud-ouest, qui fait face à Manhattan, un système de volets a été mis en place pour devenir les “branchies” de la structure. En effet, ces volets fournissent un espace extérieur fermé où placer les équipements de chauffage et de refroidissement, tout en leur assurant une ventilation suffisante. L’arrivée des premiers étudiants est prévue pour cet été.
Bolueta
Cornell Tech a pu se targuer pendant quelques mois d’être le projet passif le plus haut au monde… Jusqu’à l’arrivée du projet Bolueta, qui se construit actuellement à Bilbao, dans le quartier du même nom. Cette tour résidentielle sera haute de 88 mètres, et sera la plus haute tour passive au monde. Les 361 logements qu’accueille ce projet seront répartis sur deux tours distinctes, actuellement érigée par Visesa, la compagnie de construction publique du gouvernement basque.
En plus de réduire les consommations de chauffage de l’ordre de 75%, le bâtiment, dessiné par le cabinet d’architectes Varquitectos, se distinguera par un grand confort acoustique et thermique, et l’utilisation de matériaux naturels. À destination majoritairement de logements sociaux, la tour sera livrée au second semestre 2018 et marque la profonde mutation du quartier Bolueta qui se réinvente actuellement à grande échelle à l’aide de la construction durable.
Sendero Verde
Sendero Verde, qu’on peut traduire par “chemin vert”, est un projet à l’échelle d’un bloc tout entier du quartier d’Harlem. 655 logements passifs sont attendus, à terme, dans la tour de 30 étages de haut. C’est le maximum de hauteur que pourront atteindre les tours de ce quartier. L’objectif du promoteur n’est pas que de proposer du logement, mais également tous les services qui vont de pair. C’est ainsi que le quartier accueillera à terme un centre d’aide à l’emploi, un centre médical, une épicerie, un restaurant et une école publique pour jeunes en difficultés, le tout, entouré de jardins communaux. Sur les 655 logements, près de 80 seront attribués en priorité à des personnes âgées et 163 seront à destination de primo-accédants, le restant étant du logement social à loyer modéré. Encore à l’état d’ébauche, ce projet s’inscrit dans la lutte pour la construction passive menée par Bill de Blasio, maire de New York.