La Minute technique #novembre2023

Chaque premier lundi du mois, le Comité Technique de La Maison du Passif réunit ingénieurs thermiciens et autres experts en bâtiments passifs pour affiner les contours des critères de labellisation, réfléchir aux problématiques techniques, constructives, environnementales et règlementaires. Découvrez chaque mois, en une minute de lecture, les réflexions et conclusions du groupe Technique !

Triple Vitrage, double-flux et ACV

Ce mois-ci, le groupe technique s’est penché sur l’impact carbone des éléments caractéristiques des projets passifs, notamment les ventilations double-flux et le triple vitrage, en analyse de cycle de vie. En effet, ceux-ci imposent un surcroît d’émissions à la construction du bâtiment, qui est justement un indicateur (Ic,construction) soumis à un maximum particulièrement ambitieux. À l’inverse ces équipements peuvent permettre de réduire les émissions en exploitation du projet (indicateur Ic,énergie), ce qui est toujours le cas pour le triple vitrage, mais pas nécessairement pour la double-flux (économie de chauffage compensée par la consommation d’électricité, si le vecteur de ce premier est très vertueux).

Les échanges ont débouché sur ces conclusions :

Quel que soit le mode de chauffage du bâtiment, le temps de retour carbone du triple vitrage est attractif dans les zones climatiques avec des hivers rigoureux.

En revanche la ventilation double-flux, déjà défavorablement évaluée par la RE20, peut être pénalisante sur la combinaison des deux indicateurs, avec un temps de retour négatif sur le carbone investi à la construction ; en logement, si l’énergie de chauffage est particulièrement vertueuse (pompe à chaleur ou bois), le surcroît d’émissions pour la consommation d’électricité dédiée au fonctionnement de la CTA est supérieur à l’économie d’émissions sur le besoin de chaleur. Participant à ce phénomène, les débits de ventilation moyens en double-flux étant nettement plus élevés qu’en simple flux hygroréglable (point de comparaison courant en logement), l’effet bénéfique de la récupération de chaleur est nettement réduit.

Dans tous les cas, il est rappelé que le choix des fiches FDES ou DED a un impact nettement supérieur à ces phénomènes sur l’indicateur Ic,construction, écrasant souvent l’impact du choix de l’un ou l’autre produit.

Pour les prochaines sessions, il est prévu de tester la sensibilité de ces résultats aux zones climatiques.

Blowerdoor et obturation des conduits de prise d’air neuf et rejet

Tout autre thème : il a été rappellé que, comme explicitement mentionné à la norme NF EN ISO 9772 sur laquelle s’appuie le PHI pour les tests d’étanchéité à l’air, les machines de ventilation intermittentes ne peuvent être obstruées pour le test, et doivent donc être équipées de clapets au risque de rater l’objectif du n50 à 0,6 Vol/h.

Alice Paméla Architecte © Remy Castan et Sandrine Tréguer (11)

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Le label "BaSE", Bâtiment sobre en énergie

Construire passif, la garantie d'un bâti de qualité.

Concevoir et construire un bâtiment passif est un objectif ambitieux. Voilà pourquoi la certification Bâtiment Passif a évolué pour inclure le label BaSE (Bâtiment Sobre en Énergie).

Valoriser l'utilisation des énergies renouvelables

Ce label a été pensé pour récompenser les efforts de toutes les équipes ayant collaboré au projet et pour saluer la performance énergétique du bâtiment certifié.
Il reprend les bases de la certification passive, mais assouplie :

  • Le besoin de chauffage doit être inférieur à 30 kWh d’énergie utile par m² de surface de référence énergétique et par an (contre 15, en Bâtiment Passif)
  • Une perméabilité à l’air de l’enveloppe mesurée sous 50 Pascals de différence de pression inférieure ou égale à 1 par heure (contre 0,6 en Bâtiment Passif)
  • Les autres critères restent identiques.

Le label "bâtiment passif premium"

La première maison passive Premium de France © Jean-Louis Bidart

À l’aube de la transition énergétique, la certification Bâtiment Passif a évolué pour accueillir deux nouvelles catégories, Plus et Premium, axées sur l’utilisation des énergies renouvelables. Elles valorisent les constructions ayant fait le choix d’être productrices d’énergie.

Valoriser l'utilisation des énergies renouvelables

La catégorie « Bâtiment Passif Premium» est la plus exigeante de toutes : elle récompense les bâtiments générant au moins 120 kWh/(m²a) d’énergie par rapport à l’emprise au sol du bâtiment.

Il devra également justifier du respect des 4 critères de base du passif :

  • Un besoin de chauffage inférieur à 15 kWh d’énergie utile par m² de surface de référence énergétique et par an
  • Une consommation totale en énergie primaire (tous usages, électroménager inclus) inférieure à 120 kWh par m² de surface de référence énergétique par an
  • Une perméabilité à l’air de l’enveloppe mesurée sous 50 Pascals de différence de pression inférieure ou égale à 0,6 par heure
  • Une fréquence de surchauffe intérieure (> à 25°C) inférieure à 10 % des heures de l’année.

Le label "bâtiment passif plus"

La première maison passive Plus de France

À l’aube de la transition énergétique, la certification Bâtiment Passif a évolué pour accueillir deux nouvelles catégories, Plus et Premium, axées sur l’utilisation des énergies renouvelables. Elles valorisent les constructions ayant fait le choix d’être productrices d’énergie.

Valoriser l'utilisation des énergies renouvelables

Dans la catégorie « Bâtiment Passif Plus », le bâtiment devra générer au moins 60 kWh/(m²a) d’énergie par rapport à l’emprise au sol du bâtiment.

Il devra également justifier du respect des 4 critères de base du passif :

  • Un besoin de chauffage inférieur à 15 kWh d’énergie utile par m² de surface de référence énergétique et par an
  • Une consommation totale en énergie primaire (tous usages, électroménager inclus) inférieure à 120 kWh par m² de surface de référence énergétique par an
  • Une perméabilité à l’air de l’enveloppe mesurée sous 50 Pascals de différence de pression inférieure ou égale à 0,6 par heure
  • Une fréquence de surchauffe intérieure (> à 25°C) inférieure à 10 % des heures de l’année.