En dépit du retrait des États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat, certains états du pays ont cherché à compenser ce désengagement en posant localement des objectifs dans l’esprit de la convention.
C’est notamment le cas de New York, où le maire Bill de Blasio a signé en 2017 un décret engageant la ville à respecter les principes de cet accord historique, ce qui a eu parmi les effets de booster le nombre de constructions passives.
LE PASSIF, UN ENJEU FONDAMENTAL POUR NY
Dans ce contexte, c’est tout naturellement que New York fait figure de proue dans le domaine de la réduction des dépenses énergétiques, et plus précisément celle appliquée au secteur du bâtiment.
Mais la ville n’en est pas à ses débuts. En effet depuis 2007 et l’ouragan destructeur Sandy, qui a eu un réel impact pour une prise de conscience générale de la vulnérabilité même de la ville, une cascade de changements législatifs portés par le PlaNYC ont vus le jour. Ainsi, en énumérant les importantes contributions que les bâtiments apportent aux émissions de carbone de la ville, ce programme a fait ressortir l’importance de l’immobilier en tant que partenaire majeur dans la lutte contre le changement climatique, fixant pour l’ensemble du parc des objectifs prenant pour modèle les bâtiments passifs.
En 2015, ce plan trouvait sa concrétisation dans le plan d’urbanisme “One City : Built to Last” (dont nous vous parlions ici). Afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre de la ville, il évoquait le standard passif comme norme pour toute nouvelle construction ou rénovations à venir.
LE PREMIER GRATTE-CIEL PASSIF POUR LANCER LA DYNAMIQUE
En septembre 2017, la résidence pour étudiants de Cornell Tech, au centre du campus universitaire du même nom, est devenue l’un des plus haut bâtiment passif certifié au monde, s’élevant sur 82 mètres.
Situé sur l’île Roosevelt, entre Manhattan et le Queens, le projet a été un projet pionnier de la dynamique impulsée par la ville en matière de passif. Mais le choix du passif est aussi vite devenu une nécessité pour accueillir les 352 étudiants, puisque la promesse d’une dépense énergétique faible garantissait au campus de pouvoir offrir des loyers abordables et adaptés à la bourse des pensionnaires.
Pour tenir cet objectif, les architectes ont imaginé une façade constituée d’immenses panneaux de métal préfabriqués, qui jouent le rôle de « manteau » isolant de la structure. Sur la façade sud-ouest un système de volets assimilable à des « branchies » fourni un espace extérieur fermé où sont placés les équipements de chauffage et de refroidissement, tout en leur assurant une ventilation suffisante.
UN PROJET D’EXCEPTION QUI VA FAIRE DU BRUIT
Fort d’un parc immobilier très largement constitué de hauts buildings, New York est un donc incubateur pour les projets d’envergure.
C’est le cas du projet « Sendero Verde » qui devrait devenir à sa livraison en 2021, le plus grand complexe de constructions certifiées Bâtiment Passif au monde ! Pensé comme une « communauté autonome », l’ensemble proposera 655 appartements passifs (aux loyers plafonnés) répartis sur 970 000 m², ainsi qu’une école de 26 000 m², un centre de formation professionnelle, un espace associatif, une épicerie, un restaurant et un établissement de soins de santé préventif. Avec ce projet pharaonique, New York frappera un grand coup sur la planète du bâtiment performant et lui offrira une résonance dépassant largement ses frontières.
LE NYPH ACTEUR PRINCIPAL DE LA DYNAMIQUE PASSIVE
Véritable épicentre du passif aux États-Unis, l’état de New York mène le mouvement en faveur de la promotion de la norme énergétique pour la construction des bâtiments passifs. Le NYPH (New York Passive House), pendant de La Maison Passive de l’autre côté de l’Atlantique, est un acteur central de cette dynamique. En sensibilisant et en accompagnant le grand public comme les professionnels, il participe pleinement à la croissance exponentielle de projets passifs dans l’état. C’est également un acteur d’influence majeur à travers tout le pays pour faire rayonner la cause du passif.