Les Écoquartiers passifs ou le passif pour tous ?

Les écoquartiers ont le vent en poupe.  Prochain échelon de la transformation du territoire, ils offrent la perspective d’un futur où les bâtiments durables sont accessibles au plus grand nombre.

Dans cette dynamique, le passif n’est pas en reste. En France, c’est en Pays de la Loire, à Carquefou, que le premier grand ensemble passif sort de terre. Dans le reste de l’Europe, cette prouesse est renouvelée et l’on peut assister à une véritable éclosion d’écoquartiers passifs.

En France: le projet exemplaire du site de la Fleuriaye

L’écoquartier la Fleuriaye est en phase de devenir la plus grande opération de logements certifiés passifs en France voire même en Europe.

En phase de conception, l’enjeu était d’imaginer un quartier à impact neutre en énergie et environnement pour conforter le quartier existant comme un véritable bassin de vie.  Ceci dans une démarche de le faire évoluer naturellement et durablement, en raison de la proximité du site classé de la rivière Erdre et des marais préservés de l’Etang-Hervé.

La Société Equipement de Loire Atlantique, la SELA, en charge de l’aménagement du projet, a opté pour le passif pour répondre à trois dimensions du développement durable : les dimensions sociale, économique et environnementale.

Dans un premier temps, les logements ont été regroupés en îlots comportant entre 60 et 120 unités, afin d’attirer les grands maître d’ouvrages, qu’ils soient bailleurs ou constructeurs. Forte de ses expériences passives passées, comme à Clisson, la SELA a pu ensuite accompagner chacun de ces maître d’ouvrage dans le recrutement d’une équipe de construction apte à répondre aux exigences du passif.

Hugues Delplanque, Responsable du Pôle Energie-Environnement à la SELA explique ainsi les objectifs techniques poursuivis dans la mise en oeuvre du projet :

  • atteindre une qualité architecturale et un niveau passif 
  • obtenir un niveau d’étanchéité à l’air sur des formes complexes
  • déterminer des emplacements stratégiques en terme acoustique pour les terminaux de ventilation
  • l’importance et leur volonté de ne pas stigmatiser le passif 

De son point de vue, la Fleuriaye offre de véritables avantages : “Le projet offre la chance d’habiter passif quelque soit son budget. On construit pour que vous puissiez vivre comme bon vous semble. La Fleuriaye est un site exceptionnel en qualité de vie”. 

Le site regroupe notamment  3 000 m² de tertiaire et l’objectif de 6 000 m² d’installation de panneaux photovoltaïques a été atteint en juillet 2017.

Avec la livraison des 320 logements effectifs, la labellisation a bel et bien débuté. On peut actuellement compter 60 logements certifiés et 200 autres dans les mois à venir. A terme, l’ensemble des 600 logements sera réalisé selon des objectifs passifs et l’objectif est d’en certifier une grande majorité.

Les Écoquartiers fleurissent en Europe

Le premier écoquartier sur lequel on peut se pencher est celui de Bahnstadt d’Heidelberg, en Allemagne. Il comprend aujourd’hui 1 400 logements, une école, des bureaux, une caserne de pompiers, une grande surface de bricolage, des supermarchés, des restaurants, trois crèches, un hôtel B & B, un centre culturel, etc.

L’instrumentation a en outre montré que les bâtiments étaient bien passifs et que chacun d’eux  consommait un huitième de l’énergie nécessaire pour chauffer un bâtiment « classique ».

Pour plus d’information, le quartier bénéficie d’un site web dédié.

Toujours outre Rhin, à Innsbruck, l’écoquartier de Lodenareal a été livré en 2009, et les 800 logements du Village Olympique en 2010.

La ville compte aujourd’hui de nombreux bâtiments passifs de grande envergure, comme la résidence médicalisée et la Maison de la Musique.

Plus d’information sur la page Passipedia de la ville.

Autre quartier au nom évocateur, le Paradis Express sera livré à Liège, en Belgique. Conçu par le groupement d’architectes A2M Jaspers + Eyers Architects + BAG (Bureau d’Architecture Greish), il comprend 170 logements, 350 m² de commerces, 750 m² de services et 22 000 m² pour le promoteur Fedimmo.

Véritable projet de redéveloppement urbain, il allie conception durable de pointe et haute valeur architecturale. Il a même été consacré en 2016 par un MIPIM Awards dans la catégorie « Best Futur Project ».

L’Autriche elle aussi s’active, et des projets voient le jour avec le quartier d’Eurogate à Vienne. Depuis 2009, 800 logements sur 20 hectares de terrain sont livrés ou en cours de livraison avec des objectifs de chauffage allant de 7 à 15 kWh/m² et par an.

Les logements sont raccordés à un réseau de chauffage urbain majoritairement alimenté par de l’énergie issue de la combustion de déchets ménagers non recyclables.

Dans le rapport d’activité des 10 ans du passif français, nous évoquions l’essor du passif sur tout le territoire. Dans cette continuité, le déploiement du nombre d’écoquartiers sur tout l’Europe est signe de l’ampleur que prend la construction passive. Les écoquartiers passifs offrent la perspective, toujours plus tangible, du passif pour tous.

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Le label "BaSE", Bâtiment sobre en énergie

Construire passif, la garantie d'un bâti de qualité.

Concevoir et construire un bâtiment passif est un objectif ambitieux. Voilà pourquoi la certification Bâtiment Passif a évolué pour inclure le label BaSE (Bâtiment Sobre en Énergie).

Valoriser l'utilisation des énergies renouvelables

Ce label a été pensé pour récompenser les efforts de toutes les équipes ayant collaboré au projet et pour saluer la performance énergétique du bâtiment certifié.
Il reprend les bases de la certification passive, mais assouplie :

  • Le besoin de chauffage doit être inférieur à 30 kWh d’énergie utile par m² de surface de référence énergétique et par an (contre 15, en Bâtiment Passif)
  • Une perméabilité à l’air de l’enveloppe mesurée sous 50 Pascals de différence de pression inférieure ou égale à 1 par heure (contre 0,6 en Bâtiment Passif)
  • Les autres critères restent identiques.

Le label "bâtiment passif premium"

La première maison passive Premium de France © Jean-Louis Bidart

À l’aube de la transition énergétique, la certification Bâtiment Passif a évolué pour accueillir deux nouvelles catégories, Plus et Premium, axées sur l’utilisation des énergies renouvelables. Elles valorisent les constructions ayant fait le choix d’être productrices d’énergie.

Valoriser l'utilisation des énergies renouvelables

La catégorie « Bâtiment Passif Premium» est la plus exigeante de toutes : elle récompense les bâtiments générant au moins 120 kWh/(m²a) d’énergie par rapport à l’emprise au sol du bâtiment.

Il devra également justifier du respect des 4 critères de base du passif :

  • Un besoin de chauffage inférieur à 15 kWh d’énergie utile par m² de surface de référence énergétique et par an
  • Une consommation totale en énergie primaire (tous usages, électroménager inclus) inférieure à 120 kWh par m² de surface de référence énergétique par an
  • Une perméabilité à l’air de l’enveloppe mesurée sous 50 Pascals de différence de pression inférieure ou égale à 0,6 par heure
  • Une fréquence de surchauffe intérieure (> à 25°C) inférieure à 10 % des heures de l’année.

Le label "bâtiment passif plus"

La première maison passive Plus de France

À l’aube de la transition énergétique, la certification Bâtiment Passif a évolué pour accueillir deux nouvelles catégories, Plus et Premium, axées sur l’utilisation des énergies renouvelables. Elles valorisent les constructions ayant fait le choix d’être productrices d’énergie.

Valoriser l'utilisation des énergies renouvelables

Dans la catégorie « Bâtiment Passif Plus », le bâtiment devra générer au moins 60 kWh/(m²a) d’énergie par rapport à l’emprise au sol du bâtiment.

Il devra également justifier du respect des 4 critères de base du passif :

  • Un besoin de chauffage inférieur à 15 kWh d’énergie utile par m² de surface de référence énergétique et par an
  • Une consommation totale en énergie primaire (tous usages, électroménager inclus) inférieure à 120 kWh par m² de surface de référence énergétique par an
  • Une perméabilité à l’air de l’enveloppe mesurée sous 50 Pascals de différence de pression inférieure ou égale à 0,6 par heure
  • Une fréquence de surchauffe intérieure (> à 25°C) inférieure à 10 % des heures de l’année.