Percée du passif en Chine

La Chine est aujourd’hui le pays qui construit le plus de bâtiments chaque année. Il est donc primordial pour la protection de l’environnement que le pays prenne le train de la durabilité et de l’efficacité énergétique dans le secteur de la construction.

Bonne nouvelle : avec un premier bâtiment passif ambitieux, un futur écoquartier et l’organisation de la 23ème Conférence internationale à Gaobeidian, on peut dire que le passif amorce une véritable percée en Chine. 

Le premier bâtiment passif chinois

Immeuble de bureaux passifs à Zhuozhou, Chine (c) Schöberl & Pöll GmbH

 

Le passif a passé un cap en pénétrant le marché chinois : le premier immeuble certifié passif a vu le jour dans la ville de Zhuozhou, à proximité de Pékin, en 2015. Le maître d’ouvrage, la société Hebei Xinhua Curtain Wall Co. Ltd, est un fabriquant de fenêtres passives qu’il distribue à l’industrie de construction locale.

L’ensemble immobilier se compose du siège de l’entreprise, un immeuble de bureaux de 3 000 m2, ainsi que d’un hôtel de 2 300 m2 . Tous deux ont été érigés sur un squelette en béton préfabriqué et équipés d’un système d’isolation thermique composite en polystyrène expansé (EPS). Dans l’unité centrale de ventilation, deux roues thermiques sont disposées en tandem, l’une à des fins de récupération de chaleur, l’autre de récupération d’humidité. L’échangeur de chaleur est une roue thermique à condensation avec récupération de chaleur ultra-efficace; l’échangeur d’humidité est une roue thermique hygroscopique.

Un monitoring a été mise en place afin de suivre les consommations réelles de ce nouveau siège.

Une coopération inter-continents

Bien que la conception énergétique ait été étroitement encadrée par des experts européens, le bâtiment a été développé principalement par des entreprises chinoises et en faisant appel à des matériaux locaux.

Une preuve que l’industrie chinoise s’est déjà adaptée à la construction passive. «Le projet de Zhuozhou est un bon exemple de transfert de connaissances réussi, nous explique le fondateur du Passivhaus Institut, Wolganf Feist. Les concepteurs de bâtiments passifs européens, expérimentés, sont très demandés en Chine. En participant à des projets locaux, ils contribuent au développement des compétences nécessaires à un passif de qualité. »

Un soutien constant et une supervision sur site ont été apportés par la société autrichienne de physique des structures Schöberl & Pöll GmbH. Un accompagnement qui s’est révélé décisif pour la bonne mise en oeuvre des critères du label passif. M Feist conclue ainsi : “Avec la bonne expertise sur le terrain et avec des composants disponibles dans la région, un nouvel élan peut et sera fourni pour le développement du passif en Chine.

Gaobeidian, capitale 2019 du passif

C’est dans la ville chinoise de Gaobeidian que les experts venus du monde entier se réuniront pour la 23ème Conférence internationale du passif, les 21 et 22 septembre 2019. Une première pour l’événement, qui ne s’était encore jamais tenu hors d’Europe.

Nous sommes conscients que cette décision peut surprendre certains, a expliqué Wolfgang Feist. Mais c’est en Chine que se déroulent actuellement le plus d’activités de construction”, ce qui continuera d’être le cas dans les décennies à venir. “Il est extrêmement bienvenu que la Chine déploie de sérieux efforts pour améliorer radicalement l’efficacité énergétique de ses bâtiments. Une condition nécessaire pour que les objectifs de protection du climat soient toujours atteints. »

La norme passive peut être appliquée n’importe où dans le monde, et peut donc également être mise en application dans les diverses conditions climatiques de la Chine. Shou Qiang Ni, président de la société chinoise Windoor City, a expliqué à Munich: “La Conférence internationale du passif est l’événement le plus important sur le thème de la construction économe en énergie : de nouveaux produits, technologies et idées sont présentés ici. La 23e Conférence internationale en Chine aura un impact positif sur la promotion du développement de la construction efficace en énergie et de la protection de l’environnement dans notre pays.

Un projet d’écoquartier passif à Gaobeidian

La ville de Gaobeidian se trouve à environ 100 kilomètres au sud de la capitale chinoise de Pékin dans la province du Hebei. Un projet portant sur 37 bâtiments est en cours de construction à Gaobeidian. A son achèvement, il sera le plus grand projet passif au monde, déployant 1,2 million de m2 de surface habitable. La première phase de construction sera achevée lors de la 23ème Conférence internationale. Les appartements seront habités et il sera possible de les visiter.

Pour promouvoir l’efficacité énergétique dans l’industrie de la construction, un parc technologique a également été construit à Gaobeidian, qui regroupera la fabrication de composants, la formation professionnelle et l’éducation scientifique.

Pour plus d’informations : Le premier bâtiment passif chinois, la 23ème conférence,

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Le label "BaSE", Bâtiment sobre en énergie

Construire passif, la garantie d'un bâti de qualité.

Concevoir et construire un bâtiment passif est un objectif ambitieux. Voilà pourquoi la certification Bâtiment Passif a évolué pour inclure le label BaSE (Bâtiment Sobre en Énergie).

Valoriser l'utilisation des énergies renouvelables

Ce label a été pensé pour récompenser les efforts de toutes les équipes ayant collaboré au projet et pour saluer la performance énergétique du bâtiment certifié.
Il reprend les bases de la certification passive, mais assouplie :

  • Le besoin de chauffage doit être inférieur à 30 kWh d’énergie utile par m² de surface de référence énergétique et par an (contre 15, en Bâtiment Passif)
  • Une perméabilité à l’air de l’enveloppe mesurée sous 50 Pascals de différence de pression inférieure ou égale à 1 par heure (contre 0,6 en Bâtiment Passif)
  • Les autres critères restent identiques.

Le label "bâtiment passif premium"

La première maison passive Premium de France © Jean-Louis Bidart

À l’aube de la transition énergétique, la certification Bâtiment Passif a évolué pour accueillir deux nouvelles catégories, Plus et Premium, axées sur l’utilisation des énergies renouvelables. Elles valorisent les constructions ayant fait le choix d’être productrices d’énergie.

Valoriser l'utilisation des énergies renouvelables

La catégorie « Bâtiment Passif Premium» est la plus exigeante de toutes : elle récompense les bâtiments générant au moins 120 kWh/(m²a) d’énergie par rapport à l’emprise au sol du bâtiment.

Il devra également justifier du respect des 4 critères de base du passif :

  • Un besoin de chauffage inférieur à 15 kWh d’énergie utile par m² de surface de référence énergétique et par an
  • Une consommation totale en énergie primaire (tous usages, électroménager inclus) inférieure à 120 kWh par m² de surface de référence énergétique par an
  • Une perméabilité à l’air de l’enveloppe mesurée sous 50 Pascals de différence de pression inférieure ou égale à 0,6 par heure
  • Une fréquence de surchauffe intérieure (> à 25°C) inférieure à 10 % des heures de l’année.

Le label "bâtiment passif plus"

La première maison passive Plus de France

À l’aube de la transition énergétique, la certification Bâtiment Passif a évolué pour accueillir deux nouvelles catégories, Plus et Premium, axées sur l’utilisation des énergies renouvelables. Elles valorisent les constructions ayant fait le choix d’être productrices d’énergie.

Valoriser l'utilisation des énergies renouvelables

Dans la catégorie « Bâtiment Passif Plus », le bâtiment devra générer au moins 60 kWh/(m²a) d’énergie par rapport à l’emprise au sol du bâtiment.

Il devra également justifier du respect des 4 critères de base du passif :

  • Un besoin de chauffage inférieur à 15 kWh d’énergie utile par m² de surface de référence énergétique et par an
  • Une consommation totale en énergie primaire (tous usages, électroménager inclus) inférieure à 120 kWh par m² de surface de référence énergétique par an
  • Une perméabilité à l’air de l’enveloppe mesurée sous 50 Pascals de différence de pression inférieure ou égale à 0,6 par heure
  • Une fréquence de surchauffe intérieure (> à 25°C) inférieure à 10 % des heures de l’année.