Retour sur une construction exemplaire : le centre de tennis de Växjö

La Södra Climate Arena de Växjö, en Suède, dont la construction s’est achevée en 2012, est un bâtiment atypique à plus d’un titre. Issu d’un concours d’architecture, le critère passif n’était pas un pré-requis du projet, qui s’est tenu sous le haut patronage de 3 grands noms du tennis suédois. 2 ans après sa construction, le monitoring est convaincant.

23 NATIONALITÉS EN COMPÉTITION POUR LE CONCOURS D’ARCHITECTURE

Tout d’abord,c’est le premier centre sportif entièrement dédié au tennis à être certifié passif.
Mais c’est aussi un projet initié par trois grands noms du monde du tennis : Stefan Edberg (ancien champion de tennis et actuel entraîneur de Roger Federer), Carl-Axel Hageskog (ancien entraîneur pour la Coupe Davis) et Magnus Larsson (ancien joueur de tennis).


Ces derniers ont choisi l’un des projets soumis dans le cadre d’un concours d’architecture, parmi les suggestions des 200 architectes ayant participé.

3 critères ont permis de remporter l’appel d’offre :

  • La construction majoritairement faite de bois
  • La consommation énergétique extrêmement basse
  • Il s’agit d’un centre entièrement dédié au tennis.

C’est le projet de “tennis arena” du cabinet d’architecte Kent Pedersen qui a remporté ce concours.

Le principal objectif du projet était d’avoir une construction très peu gourmande en énergie, avec une consommation au plus proche de zéro. C’est l’association forestière de Södra, porteuse du projet, qui a émis l’idée d’aller plus loin avec ce hall sportif en le construisant au standard passif. L’objectif était de prouver qu’une installation sportive était totalement compatible avec une protection renforcée de l’environnement.
Cet objectif a été poussé à son paroxysme lorsque le propriétaire du bâtiment a décidé de faire certifier le centre sportif, pour attester de sa haute efficacité énergétique.

Les trois tennismen à l’initiative du projet connaissaient déjà la construction passive, car les environs de Växjö comptent déjà plusieurs bâtiments passifs.
La construction s’est achevée à l’été 2012 et l’inauguration a été faite en présence de nombreuses personnalités du monde du tennis, le 30 août 2012.



UN CENTRE SPORTIF QUI MET LE BOIS À L’HONNEUR

Le centre est d’une surface totale de 3 589 m², et s’appuie sur un système constructif poutres et poteaux. Il se compose de 4 courts, dotés d’un plancher à la fois chauffant et refroidissant.
Des poutres lamellées-collées d’1,80 mètre de haut supportent la charpente à l’étage tandis que d’autres font passer la charge du bâtiment dans les fondations en béton.
Les murs extérieurs du dernier étage sont composés de solives TJI de 40 cm d’épaisseur, reliées au mur-pignon en béton sur les côtés est et ouest, et à la dalle de plancher au nord.



Toute la construction bois a été réalisée par l’association forestière locale, Södra, ce qui a considérablement limité l’empreinte carbone du projet.

UNE CONCEPTION QUI N’EST PAS DE TOUT REPOS

Si la décision de construire au standard passif se prend sur le tard, d’autres aléas viennent alimenter le chantier.



La parcelle sur laquelle se construit le centre de tennis est située à proximité d’un lac, ce qui fait que les fondations sont sujettes à une forte pression due aux eaux souterraines. Cet élément a été pris en compte assez tôt durant la phase de conception et a impacté le design et l’isolation du bâtiment. Il a fallu en effet procéder à l’installation d’une isolation résistante à l’eau dans les fondations.

Une modification de conception essentielle a été faite au cours de la phase de planification. Au début du projet, l’avant-toit de la façade sud avait pour fonction de briser les charges de vent, et cela aurait entraîné un pont thermique de grande envergure, à travers tout le toit.
Ce changement était en effet nécessaire parce qu’une partie de la charpente est composée de métal TRP ; la pénétration des charges de vent et donc, par extension, du froid, aurait été facilitée par le métal et conséquente pour la consommation en chauffage du bâtiment.

Grâce à cette modification, les charges de vent sont maintenant contenues par la façade de verre qui compose une partie de l’enveloppe du bâtiment. Ce détail constructif a été revu à la fois pour réduire les pertes de chaleur, mais aussi pour assurer une meilleure protection contre l’humidité.
Au total, 54 détails constructifs ont été calculés, analysés et optimisés durant la phase de conception.

FOCUS SUR LA FAÇADE VITRÉE

La façade sud du centre sportif est entièrement vitrée, ce qui n’est pas toujours recommandé pour la construction passive en pays nordique ; en effet, cela peut augmenter la surchauffe. Pour profiter de la luminosité au maximum sans pâtir d’une hausse de la température intérieure, des pare-soleils de 2 mètres de long ont été installés.

Parce que cette façade est entièrement vitrée, le vitrage, les entretoises à rupteur de pont thermiques et les profilés en aluminium isolés sont des éléments importants à prendre en compte, quant vient le choix du mur-rideau adéquat.
La conception détaillée des jonctions a demandé un travail collaboratif entre architectes et artisans afin de mettre au point une solution satisfaisante tant sur le design que sur l’efficacité.



La structure du mur-rideau étant dotée de fonctions porteuses à l’intérieur de la façade, il n’était pas possible d’éviter les ponts thermiques dans les raccords à vis de certaines zones. Tous les autres ponts thermiques ont pu être minimisés en utilisant des matériaux synthétiques en lieu et place de l’aluminium, du polyuréthane au lieu de polystyrène extrudé, et des raccords d’angles intermittents pour l’installation de portes extérieures.

UNE VENTILATION UNIQUE EN SON GENRE

Le système de ventilation utilisé dans la salle de tennis est simple. Deux ventilations fournissent de l’air frais, mais seuls les courts de tennis sont chauffés grâce à l’air ; les autres zones ont leurs propres radiateurs d’appoint. Au moment de la construction, il n’y avait aucune ventilation certifiée passive sur le marché pouvant ventiler un volume d’air allant jusqu’à 6 000 m³/h. Heureusement, un fabricant suédois avait un modèle sur le point d’être certifié, ce qui fait qu’aucun point n’a été déduit dans l’étude PHPP. Le système est un échangeur de chaleur rotatif – le premier de son genre à recevoir la labellisation passive.



Or, cet échangeur de chaleur rotatif n’offre pas de protection contre le gel, nécessaire à Växjö, où les températures peuvent descendre en dessous des – 20° C pendant plusieurs semaines en hiver. Bien que quatre sondes géothermiques soient utilisées pour préchauffer l’air, ces dispositifs ont souvent gelé. Leur décongélation augmente d’autant la consommation d’énergie et, en toute logique, réduit l’efficacité de la solution trouvée.

DEUX ANS PLUS TARD : UNE INSTRUMENTATION QUI CONVAINC

Fin novembre 2014, le Passivhus Sverige publie les résultats de deux ans d’instrumentation du centre sportif.
Les résultats sont sans appel : ils confirment le très faible besoin énergétique du bâtiment. Le besoin de chauffage pour les deux premières années d’utilisation est même encore plus réduit que ce que les études laissaient présager !
L’étude PHPP anticipait un besoin de chauffage de 11 kWh/(m².an). Les résultats de l’instrumentation révèlent que le besoin actuel n’est que de 8 kWh/(m².an) !

Selon la compagnie exploitant le bâtiment, le centre sportif fonctionne quasiment sans chauffage ou rafraîchissement actifs. En plus de cela, la température intérieure reste stable : aux alentours de 18°C, été comme hiver !
Cliquez ici pour avoir plus d’informations techniques à propos de cette réalisation.

Un sondage réalisé auprès des utilisateurs montre un très haut niveau de satisfaction des conditions dans l’infrastructure.
La Södra Climate Arena est ouverte 365 jours par an. Si vous vous y rendez, vous aurez peut-être la chance d’y croiser Stefan Edberg, qui y joue de temps à autres !

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Le label "BaSE", Bâtiment sobre en énergie

Construire passif, la garantie d'un bâti de qualité.

Concevoir et construire un bâtiment passif est un objectif ambitieux. Voilà pourquoi la certification Bâtiment Passif a évolué pour inclure le label BaSE (Bâtiment Sobre en Énergie).

Valoriser l'utilisation des énergies renouvelables

Ce label a été pensé pour récompenser les efforts de toutes les équipes ayant collaboré au projet et pour saluer la performance énergétique du bâtiment certifié.
Il reprend les bases de la certification passive, mais assouplie :

  • Le besoin de chauffage doit être inférieur à 30 kWh d’énergie utile par m² de surface de référence énergétique et par an (contre 15, en Bâtiment Passif)
  • Une perméabilité à l’air de l’enveloppe mesurée sous 50 Pascals de différence de pression inférieure ou égale à 1 par heure (contre 0,6 en Bâtiment Passif)
  • Les autres critères restent identiques.

Le label "bâtiment passif premium"

La première maison passive Premium de France © Jean-Louis Bidart

À l’aube de la transition énergétique, la certification Bâtiment Passif a évolué pour accueillir deux nouvelles catégories, Plus et Premium, axées sur l’utilisation des énergies renouvelables. Elles valorisent les constructions ayant fait le choix d’être productrices d’énergie.

Valoriser l'utilisation des énergies renouvelables

La catégorie « Bâtiment Passif Premium» est la plus exigeante de toutes : elle récompense les bâtiments générant au moins 120 kWh/(m²a) d’énergie par rapport à l’emprise au sol du bâtiment.

Il devra également justifier du respect des 4 critères de base du passif :

  • Un besoin de chauffage inférieur à 15 kWh d’énergie utile par m² de surface de référence énergétique et par an
  • Une consommation totale en énergie primaire (tous usages, électroménager inclus) inférieure à 120 kWh par m² de surface de référence énergétique par an
  • Une perméabilité à l’air de l’enveloppe mesurée sous 50 Pascals de différence de pression inférieure ou égale à 0,6 par heure
  • Une fréquence de surchauffe intérieure (> à 25°C) inférieure à 10 % des heures de l’année.

Le label "bâtiment passif plus"

La première maison passive Plus de France

À l’aube de la transition énergétique, la certification Bâtiment Passif a évolué pour accueillir deux nouvelles catégories, Plus et Premium, axées sur l’utilisation des énergies renouvelables. Elles valorisent les constructions ayant fait le choix d’être productrices d’énergie.

Valoriser l'utilisation des énergies renouvelables

Dans la catégorie « Bâtiment Passif Plus », le bâtiment devra générer au moins 60 kWh/(m²a) d’énergie par rapport à l’emprise au sol du bâtiment.

Il devra également justifier du respect des 4 critères de base du passif :

  • Un besoin de chauffage inférieur à 15 kWh d’énergie utile par m² de surface de référence énergétique et par an
  • Une consommation totale en énergie primaire (tous usages, électroménager inclus) inférieure à 120 kWh par m² de surface de référence énergétique par an
  • Une perméabilité à l’air de l’enveloppe mesurée sous 50 Pascals de différence de pression inférieure ou égale à 0,6 par heure
  • Une fréquence de surchauffe intérieure (> à 25°C) inférieure à 10 % des heures de l’année.