Dimanche 26 octobre dernier, M6 nous a fait le plaisir de mettre le Passif et notre association à l’honneur dans l’émission Zone Interdite. Rythme télévisuel oblige, quelques approximations se sont néanmoins glissées dans le reportage des équipes d’Ophélie Meunier, malgré la qualité du travail réalisé. Nous vous proposons donc de revenir ensemble sur cet extrait afin d’apporter les précisions et corrections nécessaires !
L’absence de chauffage dans un projet passif, c’est pas automatique
Ophélie Meunier nous invite d’abord à découvrir l’appartement de Victor Hoppe, ingénieur thermicien, responsable technique et certificateur du label Bâtiment Passif au sein de notre association. Si cet appartement est effectivement devenu passif grâce aux travaux de rénovation menés par Victor, il convient toutefois de préciser que l’absence de radiateurs n’est pas représentative des bâtiments passifs en général. La plupart disposent en effet d’un chauffage d’appoint. Car si les apports solaires, c’est-à-dire les rayons du soleil entrant par les fenêtres, constituent la principale source d’énergie d’un bâtiment passif, un appoint reste nécessaire pendant les longues périodes nuageuses en saison froide.
Et si Victor utilise épisodiquement son four en guise de chauffage d’appoint, rappelons à toutes fins utiles qu’il le fait en cuisinant (ne l’imaginez pas simplement allumer le four et ouvrir la porte, ce serait absurde, même si techniquement, rien ne l’en empêche) !
L’isolant sous vide, une solution onéreuse pertinente seulement dans certains cas
Si l’isolant sous vide affiche des performances remarquables (5 cm offrant une résistance thermique équivalente à 30 ou 40 cm de laine de bois, de ouate de cellulose ou de laine de verre), son coût reste conséquent : environ 200 € HT/m². Cette solution n’est donc réellement pertinente que dans les zones où le prix du mètre carré dépasse les 5 000 €, l’isolant sous vide permettant alors de préserver des mètres carrés particulièrement précieux.
Apprendre le Passif via un jeu de réalité virtuelle ?
Malheureusement, il n’est pas encore possible d’apprendre les principes du Passif via la réalité virtuelle, du moins pas pour tout le monde. Le « jeu » présenté dans l’extrait est en effet un module en phase de création, développé en partenariat avec les Compagnons du Devoir et du Tour de France dans le cadre de leur cursus dédié aux bâtiments passifs. Pour ceux qui souhaiteraient apprendre à concevoir un projet passif, la meilleure option à ce jour est de suivre la formation Concepteur / Conseiller Européen Bâtiment Passif, souvent désignée sous le nom de formation CEPH.
À noter également que la présentatrice conclut que de « l’air passe sous la fenêtre » quand elle repère le pont thermique. Ce n’est pas tout à fait ça, en tout cas pas uniquement ; le pont thermique visualisé résulte aussi d’un manque d’isolation au niveau de la jonction entre le sol et la partie basse de la fenêtre.
Les piliers du Passif
Parce qu’ils ne sont pas tous évoqués dans le reportage, rappelons les grands piliers du Passif :
- Une enveloppe très isolée
- La suppression des ponts thermiques
- Une conception bioclimatique (quand le contexte le permet) couplée à l’usage de triple vitrage, afin de maximiser les apports solaires tout en limitant les déperditions thermiques au niveau des surfaces vitrées
- La présence d’une ventilation double-flux
- Une excellente étanchéité à l’air
Envie d'en apprendre davantage sur le Passif ?
Vous avez découvert le Passif grâce à ce reportage et vous aimeriez en apprendre davantage ? Consultez notre Petit Guide du Passif à l’usage de ceux qui n’y connaissent rien ! Il est gratuit !


