Séchoir passif – Geispolsheim (67) – Jérôme Vetter Architecte – INGEDAIR

EnerPHit_F_classic
ID Passive House Database : 6808

Lorsqu’un couple acquiert ce séchoir des années 1970, dans le département du Bas-Rhin, c’est tout naturellement qu’ils envisagent de le réhabiliter en passif: elle est ingénieure thermicienne, lui économiste de la construction.

Cap sur l’Alsace ! C’est en effet à Geispolsheim, à 10 kilomètres au sud de Strasbourg précisément, que notre équipe de à la rencontre du passif a posé ses valises… Là-bas nous attendaient Camille et Matthieu. Camille est la fondatrice du bureau d’études environnementales INGEDAIR qui s’est occupé de la conception thermique, de la conception architecturale et du suivi de chantier de ce projet pour le rendre passif.

À l'origine, une belle surprise

Si le projet compte aujourd’hui parmi les réalisations passives les plus exemplaires – il a d’ailleurs été lauréat des Trophées du Bâtiment Passif en 2023 –, le couple n’avait a priori pas l’ambition de se lancer dans la réhabilitation d’un séchoir à tabac. Et pour cause : « à l’origine, nous avons visité la parcelle pour visiter la maison bâtie au bord de la rue. Elle était délabrée, mais ayant toujours travaillé dans la rénovation énergétique, le défi m’intéressait, témoigne Camille Stadelmann. Or, dans le jardin, il y avait ce séchoir. En le découvrant, moi qui adore les cabanes, je me suis tout de suite dit : “je veux faire ma maison là-dedans !” »

« Du fait de sa typologie , nous savions que le volume se ventilerait facilement. On s’est rapidement dit que le candidat n’était pas trop mal ! »
à la rencontre du passif
© INGEDAIR

Un bon candidat au passif

Quoiqu’inutilisé depuis longtemps, l’existant (sa structure, notamment), est en bon état. Surtout, ses caractéristiques laissent penser qu’une réhabilitation passive est bel et bien envisageable. « C’est un simple volume pavé en structure bois, ce qui laissait présager une bonne compacité et un avantage certain par rapport aux ponts thermiques. Il est orienté nord/sud, donc plutôt intéressant pour les apports solaires, avec très peu d’ouvertures à l’ouest, ce qui permet de limiter les surchauffes. Du fait de sa typologie enfin, nous savions que le volume se ventilerait facilement. On s’est donc rapidement dit que le candidat n’était pas trop mal ! », s’amuse l’ingénieure.

Problématiques architecturales

En vérité, si le projet de transformation du séchoir en habitation se révèle complexe, c’est surtout d’un point de vue architectural. En effet, la charpente est rythmée par la présence d’arbalétriers tous les 3 mètres, obligeant les concepteurs à insérer leur programme dans cette trame. « La plus grande difficulté, c’était les plans », se souvient Camille.

Après plusieurs semaines d’esquisses, le plan final est établi. Il sera enveloppé par des murs à ossature bois composés de la manière suivante : le bardage existant, un vide pour ventiler l’arrière du bardage, puis 6 centimètres de fibre de bois, 28 centimètres de ouate de cellulose, de l’OSB, et enfin 10 à 12 centimètres de laine de bois côté intérieur.

© INGEDAIR

Trame complexe
La charpente est rythmée par la présence d’arbalétriers tous les 3 mètres, obligeant les concepteurs à insérer leur programme dans cette trame.

Ode à la frugalité

En plus d’utiliser des matériaux pour la plupart biosourcés, Camille et Matthieu font la part belle au réemploi. Ainsi, les planches du séchoir enlevées pour créer de nouvelles fenêtres sont réutilisées pour habiller les ébrasements. « On a également essayé de faire du réemploi. Une partie du bardage de la maison est par exemple composée de chutes issues de plusieurs chantiers de l’entreprise qui a fabriqué notre ossature bois », souligne Camille Stadelmann.

Confort et performances

Au bout du compte, ce séchoir équipé d’un chauffage par l’air présente de solides performances énergétiques qui lui ont valu d’obtenir le label EnerPhit. « On se rend compte que nous chauffons beaucoup plus tardivement que les autres. On arrête également de chauffer beaucoup plus tôt. C’est agréable de constater que la théorie et la pratique se rejoignent », s’enthousiasme l’ingénieure. Cerise sur le gâteau : bien que Camille et Matthieu aient à l’origine prévu d’installer des protections solaires extérieures, celles-ci n’ont jamais été mise en œuvre. Or, en plein été, le mercure ne dépasse pas les 27°C à l’intérieur de la maison, même en laissant les fenêtres ouvertes toute la journée. La preuve que les performances d’un projet passif peuvent toujours nous surprendre…

FICHE TECHNIQUE 
livraison 2018 – localisation Geispolsheim, Bas-Rhin – label Bâtiment EnerPhit – surface de référence énergétique 258 m² – coût des travaux 1 1 450 euros HT/m² SRE – besoins de chauffage 25 kWh/(m²a) – puissance de chauffe 16 W/m² – fréquence de surchauffe NC – test d’infiltrométrie n50 = 0,8/h – consommation d’énergie primaire 115 kWh/(m²a) – consommation d’énergie primaire renouvelable 70 kWh/(m²a) – rendement VMC double-flux 80 % – châssis triple vitrage Uw = 0,74 W/(m²K) – murs extérieurs structure bois, ouate de cellulose et panneaux de laine de bois. U = 0,08 W/(m²K) – dalle béton et polyuréthane. U = 0,089 W/(m²K) – toiture laine de bois. U = 0,089 W/(m²K)

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Construire passif, la garantie d'un bâti de qualité.

Concevoir et construire un bâtiment passif est un objectif ambitieux. Voilà pourquoi la certification Bâtiment Passif a évolué pour inclure le label BaSE (Bâtiment Sobre en Énergie).

Valoriser l'utilisation des énergies renouvelables

Ce label a été pensé pour récompenser les efforts de toutes les équipes ayant collaboré au projet et pour saluer la performance énergétique du bâtiment certifié.
Il reprend les bases de la certification passive, mais assouplie :

  • Le besoin de chauffage doit être inférieur à 30 kWh d’énergie utile par m² de surface de référence énergétique et par an (contre 15, en Bâtiment Passif)
  • Une perméabilité à l’air de l’enveloppe mesurée sous 50 Pascals de différence de pression inférieure ou égale à 1 par heure (contre 0,6 en Bâtiment Passif)
  • Les autres critères restent identiques.

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À l’aube de la transition énergétique, la certification Bâtiment Passif a évolué pour accueillir deux nouvelles catégories, Plus et Premium, axées sur l’utilisation des énergies renouvelables. Elles valorisent les constructions ayant fait le choix d’être productrices d’énergie.

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Il devra également justifier du respect des 4 critères de base du passif :

  • Un besoin de chauffage inférieur à 15 kWh d’énergie utile par m² de surface de référence énergétique et par an
  • Une consommation totale en énergie primaire (tous usages, électroménager inclus) inférieure à 120 kWh par m² de surface de référence énergétique par an
  • Une perméabilité à l’air de l’enveloppe mesurée sous 50 Pascals de différence de pression inférieure ou égale à 0,6 par heure
  • Une fréquence de surchauffe intérieure (> à 25°C) inférieure à 10 % des heures de l’année.

Le label "bâtiment passif plus"

La première maison passive Plus de France

À l’aube de la transition énergétique, la certification Bâtiment Passif a évolué pour accueillir deux nouvelles catégories, Plus et Premium, axées sur l’utilisation des énergies renouvelables. Elles valorisent les constructions ayant fait le choix d’être productrices d’énergie.

Valoriser l'utilisation des énergies renouvelables

Dans la catégorie « Bâtiment Passif Plus », le bâtiment devra générer au moins 60 kWh/(m²a) d’énergie par rapport à l’emprise au sol du bâtiment.

Il devra également justifier du respect des 4 critères de base du passif :

  • Un besoin de chauffage inférieur à 15 kWh d’énergie utile par m² de surface de référence énergétique et par an
  • Une consommation totale en énergie primaire (tous usages, électroménager inclus) inférieure à 120 kWh par m² de surface de référence énergétique par an
  • Une perméabilité à l’air de l’enveloppe mesurée sous 50 Pascals de différence de pression inférieure ou égale à 0,6 par heure
  • Une fréquence de surchauffe intérieure (> à 25°C) inférieure à 10 % des heures de l’année.